Oued Ma Fatma

17 avril 2014

Samedi 12 Avril

Nous quittons Naîla et sa lagune, pour aller dans un autre coin de pêche où nous retrouverons Jean Pierre et Maryse qui était parti la veille : l'Oued Ma Fatma. Ce n'est pas loin, 60km. On se retrouve sur une falaise, à 30m au dessus de l'océan, on en a une vue fabuleuse. C'est un bivouac « organisé », on paie 10dh la nuit au « propriétaire » Aziz. on peut lui acheter de l'eau : il se la fait livrer par camion citerne car il n'y pas d'eau. On peut jeter ses ordures et les différentes eaux du camping car, dans un trou qu'il a spécialement fait creusé. Comme partout au Maroc, le bivouac est surchargé de camping caristes en hiver, de novembre à mars. Cette année tout le monde est parti depuis un moment, voire n'est pas venu. Il a fait très mauvais, il y a eut énormément de vent, du froid, et des tempêtes mémorables. Lors de l'une d'elle, une vague est même arrivée jusqu'au bivouac,malgré la hauteur à laquelle il est situé. Dans ce même lieu, j'ai appris par radio cc qu'un camping car et sa lourde remorque avaient étés emporté par une vague durant cet hiver dans les environs d'Agadir. Pour nous, rien de tel, bien qu'il ne fasse pas très chaud à cause d'un vent frais qui nous accompagne.

Dimanche 13 Avril

L'an dernier, nos amis avaient repéré un coin de pêche aux « sares » fabuleux. Ils en avaient noté les coordonnées GPS. Munis de vers, ramenés tout exprès de Naïla,nous trouvons le coin et même si nous ne pêchons rien, nous serons largement dédommagés par le spectacle que nous surplombons. Nous sommes encore sur la falaise qui courre de Naïla à Tarfaya =150km.

Nous posons nos lignes, les reposons, changeons de stratégie, rien n'y fait, nous accrochons sans cesse nos lignes et perdons fil, hameçons et plombs. Nous changeons de cannes, nous nous déplaçons, rien à faire. Un Pêcheur survient, tout timide, mal habillé, avec un matériel hors d'âge, il met sa cane à l'eau, et aussitôt il a une touche. Interessés, nous lâchons tout la cane plie,il doit ramener le fil à la main, sans l'aide du moulinet, tant le poisson tire. Il se penche tellement en dehors de la falaise, que je le retiens par son blouson. Tout en riant et se moquant de mon geste, il me dit à ce que je croit comprendre que c'est un « Sare », un gros. Il rit tellement de toute les dents qu'il n'a pas, il trépigne même,il rentre presque en transe. Il hurle d'abord avec une voie grave qui monte très vite dans l’aigu, enfin un compatriote accourt, amenant le précieux panier. Cet appareil va lui permettre de remonter le poisson qui se trouve 30m plus bas. Mais avant cela, il faut fatiguer la bête, tout en l'empêchant de plonger et se réfugier ainsi sous un rocher, L'amener au pied de la falaise pour que le panier puisse l'y cueillir. Quand toute ces conditions sont réunies, son copain descend le panier par le fil nylon qui retiens le poisson, arrivé en bas de ligne, il pivote automatiquement et emprisonne le poisson dans sa cage. Il suffit alors de le remonter par la corde qui lui est attachée.

Après ces émotions, la motivation nous reviens et la pêche reprend.

Rien, rien de rien, toujours nos lignes qui s'accrochent. Notre voisin ne fait d'ailleurs pas mieux. Ils nous ont dit qu'hier ils en avaient pêchés deux pareils encore plus gros.

Pour finir, je leur propose de leur acheter leur poisson, pour goûter le « Sare » entre amis. Ils sont d'accord, nous le pesons =2,5kg ils nous demandent 150dh, cher pour le Maroc ! Mais bon....nous ne sommes pas sûr d'en attraper et nous le mangerons avec Jean Pierre et Maryse.

Nous prenons rendez vous avec les pêcheurs pour le lendemain, et ils acceptent de nous initier.

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